Simonide de Ceos Cicéron attribue l’origine de l'art de la mémoire aux Grecs. Lors d’un banquet, raconte-t-il, le poète Simonide de Céos fut invité comme il était de tradition pour faire l’éloge du maître des lieux. Mais il y inclut un passage à la gloire de Castor et Pollux. Scopas, le maître de céans, dit alors à Simonide qu’il ne lui paierait que la moitié de son dû et qu’il n’avait qu’à demander le solde aux dieux jumeaux. Un peu plus tard au cours du repas, une personne appelle Simonide pour lui dire que deux jeunes gens l’attendent dehors. À peine sorti de la maison, il voit le toit s’effondrer sur l’ensemble des convives. Les corps sont écrasés à tel point qu’ils sont méconnaissables pour leurs proches venus les identifier. Le poète est alors capable de reconnaître la totalité des victimes en se rappelant les places qu’ils occupaient lors du banquet fatal. (Prospectic nouvelles technologies nouvelles pensées)
On trouve également l'art de la mémoire au moyen age où les moines utilisaient leur église pour y placer des idées (l'attaque dans la "statue de saint George et le dragon" ou la fuite dans le vitrail de "la fuite en Egypte" par exemple). Mais jusqu'à récemment on croyait qu'il s'agissait de placer les idées le long d'un parcours pour se rappeler par exemple les différentes étapes d'un discours ou d'un sermon. Mary Carruthers a montré qu'il s'agissait d'une carte qui permettait de relier n'importe quelle idée à n'importe quelle autre placée sur la carte (et donc de "penser" en reliant des idées).